Un village, une histoire …..
(Extrait de l’annuaire de la Société d’histoire du Val de Villé)
Le village d’Albé, en allemand Erlenbach, tire son nom du ruisseau qui le traverse sur toute sa longueur. l’Erlenbach, le ruisseau aux aulnes, draîne les eaux de l’étroit vallon qu’il creuse dans les flancs de l’Ungersberg, et, après avoir reçu, au coeur du village, celles du Sonnenbach, son principal affluent, il va se déverser dans le Giessen, en aval de Villé.
Par corruption phonétique, Erlenbach est devenu Albé dans le patois vosgien ; La syllabe Erl a donné Al et Bach est devenu Bé dans le dialecte welsche. C’est ce nom de consonance française qu’adopta le village en janvier 1919 pour marquer le retour de l’Alsace à la France.
Comme son nom germanique le laisse supposer, Albé a probablement été fondé vers l’an mil. Le village apparaît pour la première fois dans l’histoire en 1303 sous le nom « d’Erlebach ». Il faisait partie de la seigneurie et de la paroisse de Villé. Vers 1340, la commune était suffisamment prospère pour que l’Evêque de Strasbourg permit l’édification d’une chapelle. Durant la guerre des paysans, les habitants d’Albé participèrent au saccage de l’Abbaye du Honcourt (Saint-Martin) en 1525 et furent condamnés à payer une amende pour dédommager le couvent (600 florins pour les réparations urgentes et une indemnité annuelle). En 1575, le village fut partiellement détruit par un incendie ; 42 maisons, la chapelle, la mairie ainsi que les archives municipales. On profita de cette situation pour rédiger dès la même année un nouveau règlement communal où furent consignés les droits, coutumes et propriétés foncières de la communauté (il s’agit du Terrier déposé aux archives départementales).
Le blason d’Albé :
Albé fut l’un des 4 premiers villages du canton de Villé (avec Breitenbach, Steige et Villé) à demander à la fin du XVIIe siècle sous le règne de Louis XIV l’inscription d’un blason dans » l’armorial de la Généralité d’Alsace ». La création d’un armorial avait pour but principal de créer un impôt extraordinaire pour l’état. (insérer le blason)
D’azur à trois chevrons d’argent : l’azur rappelle peut-être la couleur bleue de la rivière, quant aux chevrons, ils peuvent suggérer que le village se situe dans un vallon encaissé.
Le sobriquet :
Les albégeois et albégeoises sont appelés les « Kensterlegücker » (ceux qui regardent dans l’armoire) ou « Fanschterlegücker ou Fanschtergigerla » (ceux qui épient par la petite fenêtre) curieux nous ? jamais…..
Un village, des maisons……
(Annuaire de la Société d’histoire du Val de Villé)
Mélange de ferme vosgienne et de demeure vigneronne alsacienne, en pierre ou en pans de bois, la maison d’Albé correspond toujours au schéma suivant : c’est une maison-bloc de forme plus ou moins allongée qui regroupe sous un même toit le logis, placé du côté de la rue et les locaux réservés à l’exploitation agricole. Les pièces d’habitation n’occupent qu’un seul étage, en dessous se trouve le cellier et parfois l’étable. Le comble était destiné à accueillir des produits agricoles (foin, céréales, Schnaps…). Sur le pignon à colombage règne une galerie de bois qui fait son charme. D’origine, la maison alsacienne est orientée perpendiculairement à la rue, alors que les maisons vosgiennes et lorraines sont parallèles. Sur 127 maisons disposées le long des rues d’Albé, 68 sont perpendiculaires et 59 parallèles à la rue. L’orientation dépendait de la période de construction.
Mis en lumière et mis en avant lors de la fête « Albé en habit de lumière » les soupiraux à pierre coulissante sont encore bien présents à Albé. Grâce à un système ingénieux composé d’une pierre plate que l’on fait glisser dans deux couloirs taillés dans l’encadrement du soupiral, on peut fermer hermétiquement ce dernier.
Des linteaux ou encadrements en grès des Vosges d’Albé ; Pratiquement toutes les portes de cellier sont dotées d’un encadrement cintré en grès des Vosges. Les inscriptions gravées ou en relief figurent toujours à une place bien visible depuis la rue. Elles comprennent : le millésime, les initiales des constructeurs, des emblèmes religieux, magiques ou professionnels.
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